Balade au Ghana : jour 6 *
C’est notre deuxième journée sur le site d’Ankasa et ce matin au programme, une balade pédestre en forêt.
Bien que la lumière du jour ne soit pas encore complètement installée, nous entamons notre marche et la prospection commence de suite avec l’immanquable Bulbul des jardins (Pycnonotus barbatus), suivi de peu par le Souimanga à ventre olive (Cinnyris chloropygius).
L’agent chargé de la surveillance de la porte nous apporte sur un plateau une vraie dose de bonheur par sa joie de vivre.
La porte monumentale de la réserve passée, nous progressons sur la piste plus ou moins carrossable selon la saison et nos accompagnateurs vraiment décontractés, nous laisse partir à pieds.
Ambiance décontractée !
À un moment, après avoir contacté plusieurs espèces comme la Chevêchette à pieds jaunes (Glaucidium tephronotum) dans le lointain, notre guide ghanéen pénètre dans la forêt et nous à sa suite à la file indienne.
Les premiers annoncent des observations que les derniers ne peuvent constater que par des ombres éphémères ou même ne rien voir du tout.
L’un des participants contacte un oiseau, et quand on lui demande la localisation, il sort une phrase qui deviendra son leitmotiv pour le reste du voyage (c’est compliqué).
Derrière, on doit faire avec, il ne faut froisser personne, on conserve le statuquo même si l’on se sent frustré que ce soit souvent les mêmes devant.
Pour le reste, nous continuons notre pérégrination matinale sous voute végétale puis à un moment, le Rougegorge de forêt (Stiphrornis erythrothorax) est entendu, nous resterons là un long moment pour tenter une observation.
De retour vers la piste, nous allons vers la rivière, au passage, un Martin-pêcheur pygmée (Ispidina picta), nous fuira rapidement.
Nous allons nous positionner sur un ponton, et ainsi obtenir la rencontre avec un Gobemouche de Cassin (Muscicapa cassini) nourrissant ses petits, loin en contrebas sur un rocher.
Gobemouche de Cassin (Muscicapa cassini) nourrissant ses petits
De retour vers l’entrée de la réserve, du pont de pierre, un Martin-pêcheur azuré (Alcedo quadribrachys) est aperçu filant au-dessus de l’eau, et de nouveau un gobemouche glanant quelques proies sur les plantes aquatiques.
Ambiance plante aquatique
L’heure du repas étant proche, nous remontons vers le lodge, l’homme qui nous ouvre la porte est toujours aussi jovial, ce qui détend un peu l’atmosphère.
Ayant quelques minutes avant le repas, nous allons tous vers nos chambres pour une petite toilette et devant la nôtre, une femelle de Souimanga à collier (Hedydipna collaris) m’interpelle par son manque de rectrices.
Souimanga à collier (Hedydipna collaris)
Nous passons à table pour un bon moment sous le bec des Guêpiers noir (Merops gularis) qui ont creusé leur nid dans une motte de sable à proximité immédiate.
Le Milan à bec jaune (Milvus aegyptius) est omniprésent, cerclant au-dessus des parties dégagées de la propriété et encore des Calaos longibande (Lophoceros fasciatus).
Après la pose dinatoire, nous sommes invités une nouvelle fois à prendre du repos durant la partie la plus chaude de la journée.
Personnellement, je laisse Christian à sa sieste et je vais me balader pour tenter de voir quelque chose d’intéressant dans les branches au-dessus de la rivière, un Gobemouche ardoisé (Muscicapa comitata) me fait face.
Gobemouche ardoisé (Muscicapa comitata)
Pas plus furtif que cela, il m’offre un moment unique d’observation et me laisse l’immortaliser en toute intimité et cet oiseau-là va sauver ma journée, je le sens bien.
Retournant derrière les chambres pour voir ce qui s’y passe, je retrouve un collatéral tentant des photos du Tchitrec à ventre roux (Terpsiphone rufiventer) d’assez proche.
Nid de Tchitrec à ventre roux (Terpsiphone rufiventer)
Quant à moi, je préfère rester à bonne distance du nid déserté pour l’heure et attendre en regardant les papillons butiner.
D’autant que l’apparition d’un gobemouche, celui de Cassin, qui vient de se poser sur une souche émergée attire de suite mon attention.
Gobemouche de Cassin (Muscicapa cassini)
Un grand rapace se pose loin au sommet d’un arbre et il redécolle sans laisser la possibilité de faire de photo,
J'en parlerai tout de même à Julien sans plus de possibilités d’identification de l’espèce à mon regret.
Au bout d’un bon moment, je décide de retourner vers le restaurant dans lequel une partie de l’équipe m'annonce avoir vu le pygmée à quelques pas, ce petit martin-pêcheur qui se perche n’importe où.
À ce moment-là, un couple de Corbeaux pie (Corvus albus) survol le jardin arpenté par la bergeronnette pie (Motacilla aguimp) locale qui collecte autant que faire se peut de petits insectes ici ou là.
François m’interpelle à part du groupe et me demande si je sais où se trouve le nid du Tchitrec, je suis à deux doigts de lui répondre que c’est compliqué.
Reste que mon sens du partage étant plus développé que chez certaines personnes, je l’emmène sur site et cela lui permet une observation d’anthologie qu’il gardera longtemps en mémoire.
Tchitrec à ventre roux (Terpsiphone rufiventer)
La rencontre étant consommée, un dernier coup d’œil sur la rivière pour voir si rien n’y est décelable et nous partons rejoindre les autres membres de l'équipe.
Le restaurant où ils sont à l’abri du soleil est en vue et dans les branches au-dessus, des oiseaux loquaces y sont présents.
Après quelques secondes d’observations, je demande à mon collatéral s’il les reconnaît et il me répond, oui, c’est une espèce que l’on a déjà rencontrée sans plus de détails.
Gobemouche forestier (Fraseria ocreata) Catherine m' en donnera le nom bien plus tard.
J’en reste sur le flanc, et là, je comprends que la cause est définitivement perdue pour le reste du voyage avec ce gars-là.
Je passe rapidement à autre chose, car c’est le moment de monter dans les Lands-Rovers et la terre ayant absorbé une bonne partie de l’eau tombée récemment et bien que la piste soit un peu grasse, notre progression semble plus facile que la fois d’avant.
On nous conduit sur une zone où nous pourrons continuer à pieds pour une balade avec des parties plus dégagées pour y contacter le Barbican à taches jaunes (Buccanodon duchaillui).
Barbican à taches jaunes (Buccanodon duchaillui)
Victor nous conduit tout droit sur un site où il espère retrouver le rouge-gorge, celui de forêt.
Ce dernier est rapidement entendu derrière un écran végétal, on peut dire que notre guide connait son affaire.
L’oiseau répond à la repasse tonique de Victor, et il traverse d’un côté puis de l’autre de la piste.
Par ailleurs, il y a bien quelques percées dans le mur de feuilles qui se dresse devant nous, mais chacune est occupée par l’un de mes collatéraux du voyage.
Prenant mon mal en patience pour obtenir un tour, afin de voir le passereau, je me rattrape sur un superbe Touraco à gros bec (Tauraco macrorhynchus) qui se nourrit en nous gardant à l’œil.
Touraco à gros bec (Tauraco macrorhynchus)
De temps à autre, je regarde en arrière pour constater si une place se libère, mais non, chacun et scotché à sa place, puis un autre bruit m’interpelle.
Ce sont des Bagadais à bec rouge (Prionops caniceps) qui se chamaillent, et l’un deux nous regarde avec intérêt.
Bagadais à bec rouge (Prionops caniceps)
L’instant d’après, Julien réussi une belle photo du rouge-gorge et le départ est ordonné, j’en resterais là pour ce qui est de cette espèce.
L’heure passant, nous sommes ramenées sous la ligne électrique HT pour nous positionner avant l’arrivée de la nuit afin d’être une nouvelle fois sur le passage des Ibis vermiculés (Bostrychia rara), mais ils seront seulement entendus.
On se positionne sur la pente d’un vallon qui donne sur une mare presque totalement envahie par les hautes plantes aquatiques, mais c’est semble-t-il le meilleur spot pour les grands oiseaux.
Pour l’heure, au-dessus de nous, plusieurs Martinets de Sabine (Rhaphidura sabini), Martinets des maisons (Apus affinis), font des grands cercles dans un ciel sans nuage.
Hirondelles à queue courte (Psalidoprocne nitens)
Dans l’autre direction et sur un arbre, des Hirondelles à queue courte (Psalidoprocne nitens) et plus haut des martinets noirs (Apus apus) volent à vive allure, cependant restent assez éloignés.
Un mouvement est perçu sur notre gauche, et il faudra toutes les capacités de mon APN ainsi que du télézoom pour arriver à bout d’un couple de Souimanga de Johanna (Cinnyris johannae) situé à une distance cosmique en regard de mon matériel.
La chance peut parfois sourire et voir une femelle plus curieuse que son compagnon, et ainsi pouvoir la pixéliser sans trop de problème.
Souimanga de Johanna (Cinnyris johannae)
La pénombre s’installant, nous reprenons la direction du lodge pour y prendre un repas salvateur après une journée à sillonner la forêt.
Le log du soir, sans surprise apportera un grand nombre d’espèces à notre liste comme le Blongios de Sturm (Ixobrychus sturmii), Grébifoulque d'Afrique (Podica senegalensis), seulement entendu, le Coucou olivâtre (Cercococcyx olivinus), la Tourtelette tambourette (Turtur tympanistria), le Colombar à front nu (Treron calvus), le Calao pygmée (Lophoceros camurus), le Barbican hérissé (Tricholaema hirsuta), le Barbion à croupion rouge (Pogoniulus atroflavus), le Drongo d'Oberholser (Dicrurus atactus), le Tchitrec d'Afrique (Terpsiphone viridis), le Bulbul nicator (Nicator chloris) le Bulbul ictérin (Phyllastrephus icterinus), le Bulbul à barbe blanche (Criniger calurus), le Bulbul à bec grêle (Stelgidillas gracilirostris), le Bulbul crinon (Criniger barbatus), le Nasique de Kemp (Macrosphenus kempi), l’Hylia verte (Hylia prasina), le Pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix), le Choucador à queue étroite (Poeoptera lugubris) le Stizorhin de Finsch (Stizorhina finschi), le Gobemouche forestier (Fraseria ocreata), le Souimanga à gorge rousse (Chalcomitra adelberti), le Souimanga carmélite (Chalcomitra fuliginosa), le
Souimanga cuivré (Cinnyris cupreus), le Souimanga de Fraser (Deleornis fraseri), le Souimanga olivâtre (Cyanomitra olivacea), le Souimanga de Reichenbach (Anabathmis reichenbachii) le Malimbe à queue rouge (Malimbus scutatus) et le Capucin bicolore (Spermestes bicolor).
1) Bulbul des jardins
2) Souimanga à ventre olive
3) Chevêchette à pieds jaunes E
4) Rougegorge de forêt
5) Martin-pêcheur pygmée
6) Gobemouche de Cassin
7) Martin-pêcheur azuré
8) Souimanga à collier
9) Guêpier noir
10) Milan à bec jaune
11) Calao longibande
12) Gobemouche ardoisé *
13) Tchitrec à ventre roux
14) Corbeau pie
15) Touraco à gros bec
16) Bagadais à bec rouge
17) Ibis vermiculé
18) Martinet de Sabine
19) Martinet des maisons
20) Martinet noir
21) Hirondelle à queue courte*
22) Souimanga de Johanna *
23) Blongios de Sturm
24) Grébifoulque d'Afrique E
25) Martinet noir
26) Coucou olivâtre
27) Tourtelette tambourette
28) Colombar à front nu
29) Calao pygmée
30) Barbican hérissé
31) Barbican à taches jaunes *
32) Barbion à croupion rouge
33) Drongo d'Oberholser
34) Tchitrec d'Afrique
35) Tchitrec noir
36) Bulbul nicator
37) Bulbul ictérin
38) Bulbul à barbe blanche
39) Bulbul à bec grêle
40) Bulbul crinon
41) Nasique de Kemp
42) Hylia verte
43) Pouillot siffleur
44) Choucador à queue étroite
45) Stizorhin de Finsch
46) Gobemouche forestier *
47) Souimanga à gorge rousse
48) Souimanga carmélite
49) Souimanga cuivré
50) Souimanga de Fraser
51) Souimanga olivâtre
52) Souimanga de Reichenbach
53) Malimbe à queue rouge
54) Capucin bicolore
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